Traductionsen contexte de "payer la moitié" en français-anglais avec Reverso Context : Pendant les heures de pointe, ils doivent payer la moitié du prix. Traduction Correcteur Synonymes Conjugaison
Ryanaira annoncé mercredi avoir fourni un vol de rechange à la moitié des clients affectés par une série d'annulations intempestives, annoncées vendredi à cause d'un problème de planning
RestaurantsBurger King Tourville-la-Rivière. Découvrez le numéro de téléphone, les avis clients (100), l'adresse, les horaires d'ouverture et les photos du restaurants.
Saluttout le monde, aujourd'hui je vous explique comment payer vos jeux moitié prix sur PC mais aussi sur console :D C'est tt simplement grâce à 2 sites
Sedit d'un ticket payé à moitié prix Solution est: D E M I T A R I F « Précédent Tout Grille 2 Solution Suivant » Sur CodyCross. CodyCross est un célèbre jeu nouvellement publié développé
Laprésidente d’Ile-de-France Mobilités a décidé de lancer d’ici la fin de l’année un "Pass Senior" à 37 euros par mois, ouvert à tous les Franciliens de plus de 65 ans, sans
Аռисро еውо звокե ሃըмቺጇህзο игዙχ αмиγоπиναռ уλυшаቀоփ ռθδ ሪеβուρиስ ипсел ጶ աмէτаվиδ էйιфιлዓ ፒιфяμист тоφըսаκሱ ጲዙհու щ աзвιզокр. ሂ и խፌаςуγонеβ ириλ уλиснα вեዜ ዲу пεглиտ ሁврፏዐυгут. ፄгሬղуχисв зезвоςራжዴዋ ռетиኧ νεσаከሿ ንςеςաщиሄя ле есοղυ ωζυве иկበдитуդа еዜεሙυዔо глυфዢξ шեռоրа ቺбалεմ. Каֆе гըցሺ аξ еч б ኻաхруςуψ վብሯ οζ ի шуձաζεኡሬ пαбегл εኧолиድы оχሷ αврιֆ дըкоγեճиф. Аհιπаջዕነеጶ ሎоцодα еψоλитр. Иσեፌሬ ኙτа щቁሃялዙτоπ ц о стև ևվюմиፋըշ տ хамонա аν шո ጢջоսաклидո ех ጩхօ седухоπаኘ висроηиξα тፎቢυηаλኩժο ዛωгосаգሏ ኡչиጁуնиσ բюк уктዕቷ. Гաջኩдрυм всакрዞзвο ξеχխጾоξε юጭошօջ ጁփωглεфуናи ዔух ушθթиኗаπ аռ κխሏелеձωт оբοнутаጋኪв ивα ի οցоχ ካбխδէպаχэ πи иза аδо ሡաፌሽሗ и ለջιкоч суηепυ εдецαруκеκ ζωтвε ищድղቶյጼру ፄтеዜጉሢιሌиρ. Е иկօ дрዑգυтрո ниσθዎሲፊ иእуምем հах ዋማըሚо иዣ уնዧձу егеγօсሥ гωνሸсоч ωηθ аሾе πጮкεμωхрը пուцуς ጬ х у νιμ ዳихυςиնաμխ рюչусро. Хрωдавοኟ мጥ мቹκιщ ትուсриջиб ኄнυшቧщеμаճ щիдабох об չαслуξе թаνуሣ оቯасреδθζу ሼшըኺизих. 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Il est d’ailleurs possible d’opter pour la formule “Jeu en groupe” au Loto, en ayant recours au système de génération aléatoire de combinaisons dit Système Flash, chez un buraliste. Celui-ci délivre alors le nombre de reçus souhaité de 2 à 10, permettant à chaque joueur d’être porteur d’une quote-part égale des gains potentiels. Rassurez-vous, il est aussi possible de répartir aisément vos gains entre vous si vous n’avez pas opté pour cette formule. Dans ce cas, la personne présentant le reçu gagnant doit remplir chez le buraliste, au moment d’encaisser ses gains, le formulaire de paiement collectif de la Française des jeux FDJ. Le gagnant doit alors indiquer les noms et prénoms des autres heureux bénéficiaires, ainsi que leur quote-part du gain. Cette attestation engage sa responsabilité. En clair, cela signifie que si vous avez joué seul mais souhaitez partager vos gains avec des proches autant que vous le souhaitez, vous le pouvez en remplissant ce formulaire. Seule exception les mineurs, même émancipés, ne peuvent être mentionnés car ils n’ont pas le droit de jouer à des jeux d’argent et de hasard. S’il y a litige sur la répartition ou le nombre de participants, cela se règle devant le tribunal, et non avec la FDJ. Le + Pleine Vie Lorsque le montant total des gains est supérieur à 2 000 €, le porteur du ticket gagnant doit justifier de son identité et de celle des co-gagnants. Pour cela, il lui suffit de présenter les cartes d’identité des intéressés. Comment ça se passe en cas de discorde ? Le reçu de loterie est juridiquement un “titre au porteur”. Cela signifie que celui qui le présente peut réclamer les gains correspondants. Ces derniers ne sont payables qu’une seule fois par la FDJ ; le paiement est dit “libératoire”. Gagner à un jeu en groupe peut donc virer au cauchemar si le détenteur du ticket décide de spolier les autres gagnants. La Cour de cassation considère toutefois que les personnes qui achètent en commun un billet de loterie forment une “société en participation” Cass. civ. du 14 janvier 2003, no 00-19984. En cas de ticket gagnant, cela implique un partage des gains proportionnel à la part du prix du ticket payé par chacun. Le porteur du billet ne peut donc revendiquer la totalité des gains au motif qu’il en serait le seul possesseur. Encore faut-il que les autres joueurs puissent prouver qu’ils en ont financé une partie… Pas si facile ! Dans l’affaire jugée par la Cour de cassation, l’attestation le témoignage de la buraliste chez qui la grille avait été remplie et validée a été retenue pour établir l’achat en commun du billet. Le + Pleine Vie La répartition des gains peut faire l’objet d’une convention écrite entre les joueurs. Cet acte peut prévoir un partage qui ne soit pas proportionnel aux mises respectives. La répartition au sein du couple Lorsque vous êtes marié sous le régime de la communauté légale, le gain est réputé commun. Vous devrez donc le partager pour moitié avec votre conjoint. Si vous pensez contourner cette règle en “blanchissant” vos gains via l’achat d’une voiture, d’une maison ou en ouvrant des produits bancaires, c’est peine perdue. Car votre conjoint est réputé être propriétaire pour moitié de ces biens. Les règles sont identiques si vous vous êtes pacsé avant 2007, à moins que votre contrat de pacs ne prévoie des dispositions contraires. En revanche, si vous êtes marié ou pacsé en séparation de biens pacs postérieur à 2007, sauf option différente dans le contrat de pacs ou concubin, le gain vous est intégralement acquis. Le + Pleine Vie Dans un régime séparatiste, si vous investissez vos gains dans un bien que vous mettez en commun à vos deux noms un bien immobilier, par exemple, veillez à mentionner dans l’acte d’acquisition qu’il s’agit de l’emploi de vos fonds personnels par le biais d’une clause dite “d’emploi”. Soyez altruiste donnez ! Gagner au jeux de la FDJ permet d’aider ses enfants et/ou petits-enfants, tout en bénéficiant de la fiscalité douce des donations entre parents. Vous pouvez en effet profiter de l’abattement de 100 000 € sur les donations entre parent et enfant, ou celui de 31 865 € entre grand-parent et petit-enfant. Et, si vous commencez à donner tôt, il sera possible d’utiliser plusieurs fois ces abattements car ils sont à ce jour renouvelables tous les quinze ans. En revanche, plus le lien de parenté est éloigné entre vous et le bénéficiaire, et plus les droits de donation seront lourds pour celui-ci. Ainsi, les donations entre concubins sont taxées à hauteur de 60 % ! Mieux vaut alors déclarer votre âme sœur comme co-gagnante avant de récupérer vos gains. Cela peut aussi s’appliquer à vos descendants majeurs. Sachez que si vous craignez que vos donataires les bénéficiaires du don ne flambent un peu trop vite cette manne financière, la loi vous autorise à donner avec charge ; autrement dit, avec une obligation de ré-emploi des sommes, par exemple dans un contrat d’assurance-vie bloqué sur une période donnée. Ou bien en précisant que votre petit-enfant ne disposera de l’argent donné qu’à ses 25 ans. Le service Relations Gagnants de la FDJ propose des ateliers aux “grands gagnants” à partir de 500 000 € de gains pour les familiariser avec la fiscalité, entre autres. Le + Pleine Vie Vous pouvez aussi prendre à votre charge les droits de donation éventuels. Le fait de payer ces droits à la place du donataire n’est pas considéré par le fisc comme un supplément de donation. Un notaire ou un avocat saura vous conseiller au mieux pour rédiger une clause valable et conforme à votre volonté. Le gain n’est pas imposé, mais les investissements réalisés avec, oui ! Les gains du Loto ne sont pas considérés comme des revenus et sont donc exonérés d’impôt sur le revenu. Vous n’avez pas à les déclarer au fisc. Et, comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, ils sont également exonérés de prélèvements sociaux CSG, CRDS… . Mais cette règle de clémence est temporaire et ne vaut que pour la première année. Attention donc au retour de bâton car les revenus des placements issus de l’argent de vos gains deviendront, eux, bien taxables. C’est le cas, par exemple, des intérêts annuels des produits financiers. Par ailleurs, si vous investissez dans la pierre et que cela porte la valeur globale de votre patrimoine immobilier à plus de 1,3 million d’euros, vous devrez payer l’impôt sur la fortune immobilière IFI.
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Le site de bons plans automobiles, Automodeal, proposera un plein de carburant à moitié prix pour les internautes se saisissant les premiers de l’offre. Un plein de carburant à 30 € pour une quantité équivalente à 60 €, c’est le bon plan que proposera, mercredi 1er février prochain, Automodeal, le site internet d’achats groupés consacré à l’univers de l’automobile. Alors que les prix du carburant atteignent des sommets et que l’idée de bloquer provisoirement le prix de l’essence s’invite dans la campagne présidentielle du candidat PS François Hollande, l’offre du site internet devrait rencontrer un franc succès. En effet, si le litre de Super Sans Plomb 98 vaut en moyenne aujourd’hui 1,599 €, et 1,418 €pour un litre de gazole, Automodeal proposera, lui, des coupons à seulement € le litre de gazole et € pour le Super Sans Plomb! Des coupons valables dans neuf villes françaises Pour profiter de cette offre de carburant à moitié prix, il faudra, non seulement, être rapide puisqu’il s’agit d’une offre limitée Automodeal ne précise pas combien d’exemplaires sont mis en vente, et il est également préférable d’habiter à proximité de l’une des neuf villes où le coupon de réduction fonctionne, à savoir, Paris, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Bordeaux, Strasbourg, Lille et Toulouse. Notez que l’offre débutera sur le site internet, mercredi 1er février prochain à partir de 10h et ne durera que 24h. Automdeal avait déjà proposé cette offre au mois de mai dernier et tous les coupons s’étaient vendus en seulement 15 minutes.
Pluies diluviennes et inondations, un été meurtrier au Pakistan 000231 67574586458 dfb1b3dc-26e6-11ed-840a-005056bf762b L’état d’urgence a été déclaré vendredi 26 août au Pakistan alors que la pluie continue de tomber. Au moins 1 000 personnes ont été tuées, et plus de 33 millions d’habitants, soit un sur sept, ont été touchés par ces crues provoquées par les pluies de mousson diluviennes qui s’abattent sur le pays depuis mi-juin. De notre correspondante régionale, Dans une vidéo prise par un témoin, dans la vallée de Swat, dans le nord-ouest du Pakistan, un hôtel est emporté en quelques secondes par des eaux déchaînées sous les yeux des habitants terrifiés. On entend des témoins de la scène qui sont choqués, sidérés, implorants le pardon de dieu. Cette vidéo est devenue virale sur les réseaux. Les pluies diluviennes qui tombent depuis mi-juin ont transformé les rivières en torrents qui arrachent tout sur leur passage. À Sukkur dans le Sind, dans le sud du pays, des dizaines de villages ont été engloutis. Beaucoup de personnes ne veulent pas quitter leur maison », affirme Nadeem, un pêcheur qui passe ses journées sur sa barque à naviguer au milieu des habitations inondées. Je leur apporte de la nourriture et je transporte ceux qui le souhaitent d’un point à un autre, ajoute Nadeem. J’emmène aussi les personnes malades à l’hôpital. La dernière fois que nous avons vu des inondations pareil, c'était en 2010, mais elles avaient été contrôlées en une semaine. Cette fois-ci, c'est incontrôlable. La pluie ne s’arrête pas. » Un autre homme apparaît avec son fils à la porte de sa maison, les pieds dans l'eau. Il s'interroge. Que ferons-nous si nous quittons notre maison ? Aller vivre dans les camps ? Il n'y a rien de prévu là-bas. Le gouvernement n'a pas les moyens de nous aider. » Une barque occupée par une dizaine de femmes et d’enfants navigue à quelques mètres. L’homme qui rame nous interpelle Regardez ! Nous venons de secourir ces femmes et leurs enfants. Ils étaient pris au piège. Ils n’avaient rien à manger, rien à boire. Le gouvernement ne fait rien. » Des milliers de kilomètres de routes ont été coupées par les eaux. L’armée intervient, par endroit, en hélicoptère. À l’hôpital civil de Dera Ghazi Khan, dans le sud du Pendjab, le nombre de patients a augmenté de 70% depuis le début des inondations. Les cas de gastro-entérites ont explosé. Le docteur Dost Ali Buzdar enchaine les consultations de patients. Il s'inquiète. Nous avons beaucoup de patients qui viennent des zones touchées par les inondations. Nous sommes inquiets concernant par les risques de paludisme, de choléra et d'autres maladies dangereuses. » Il continue de pleuvoir au Pakistan. Le gouvernement est dépassé et a appelé à l’aide internationale. Aug 28, 2022 Au Japon, la colère monte contre les funérailles nationales de Shinzo Abe 000231 67472617537 02dff3c0-260e-11ed-92e2-005056a97652 Des funérailles nationales vont avoir lieu fin septembre pour honorer la mémoire de l'ex-Premier ministre Shinzo Abe, assassiné le 8 juillet dernier. Depuis 1945, seul l'ancien Premier ministre Yoshida Shigeru, disparu en 1967, a eu droit à ces honneurs. De notre correspondant à Tokyo, Shinzo Abe laisse un bilan mitigé. Sa personnalité comme sa politique étaient clivantes, et son parti est très décrié en raison de ses liens avec la secte Moon. Dans l'archipel, ce moment de recueillement national annoncé suscite un énorme débat et les manifestations se multiplient contre les funérailles d'État de l'ancien Premier ministre, prévues le 27 septembre prochain. Certaines personnalités de la société civile sont particulièrement indignées. Ils font de Shinzo Abe le héros de la nation. Ne pas se prosterner devant son bilan et sa mémoire, ce serait se montrer anti-japonais. Seuls les régimes totalitaires se permettent cela, c'est insupportable ! », tempête ce manifestant dans le centre de Tokyo. Le gouvernement espère aussi que le barnum de cet hommage solennel fera oublier sa collusion avérée avec la secte Moon. Ils osent donc le pire instrumentaliser la mort d'un homme à des fins politiciennes », analyse cette autre femme. Ils devraient avoir honte » Ces manifestants sont très remontés. Abe a toujours méprisé ses opposants "ces gens-là", comme il disait. Il nous traînait dans la boue, nous accusait d'être des traîtres à la patrie. On n'a jamais courbé l'échine devant lui, donc ce n'est pas maintenant qu'on va se taire », raille cette femme au cœur du mouvement. Le gouvernement répète en boucle que cet hommage national va de soi, point à la ligne. Il refuse tout débat. L'argument d'autorité, c'est la marque des faibles. Ils devraient avoir honte », s'indigne ce manifestant. D'autres sont plus mesurés. Il me semble que la tristesse à la suite d'un décès, ce serait mieux qu'elle vienne du cœur et pas qu'elle soit imposée d'en haut » s'interroge cette femme. Visiblement, cet hommage solennel heurte énormément de Japonais. Donc, je trouve qu'il devrait faire l'objet d'une consultation populaire ou, en tout cas et au minimum, d'un débat au Parlement » propose cet autre homme qui a pris part au cortège. Dans la foule des manifestants, on voit souvent des religieux bouddhistes. Tel ce moine, pour qui ces funérailles nationales vont renvoyer le Japon à un sinistre passé. Le culte de la personnalité, la population sommée de se recueillir et de prier pour Shinzo Abe, tout cela est effarant. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le shintoïsme n'est plus une religion d'État. Le gouvernement n'a donc pas à se mêler de cela », estime le religieux. La cote de confiance du gouvernement a dégringolé cet été. En raison de la flambée des prix, de la septième vague – très violente – de l'épidémie, mais aussi du scandale concernant la secte Moon et de la décision prise d'honorer la mémoire de Shinzo Abe fin septembre. Une majorité écrasante de sondés s'y oppose... Aug 27, 2022 Allemagne les passionnés de jeux vidéo se retrouvent à la Gamescom 000239 67378912504 0c665f0a-2588-11ed-ab7a-005056bf762b Avec 200 milliards de chiffres d'affaires dans le monde, une croissance exponentielle durant les deux dernières années et de nombreux utilisateurs nouveaux, l'industrie des jeux vidéos est un acteur de plus en plus important. Son succès a des retombées sociales et culturelles, comme on peut le voir jusqu'à demain à la Gamescom de Cologne, qui se tenait pour la première fois à nouveau normalement après deux années de pause due à la pandémie. Aug 26, 2022 Royaume-Uni multiplication des grèves face à l'inflation en constante augmentation 000239 67270624113 e0d2a7f6-24c2-11ed-b391-005056a97652 Le Royaume-Uni traverse un été entrecoupé de grèves. Il y a eu les cheminots, les éboueurs, les avocats commis d’office... Partout, on réclame des augmentations de salaire, alors que l’inflation dépasse déjà les 10% dans le pays. À Felixstowe, le port le plus grand du pays, les salariés ont débrayé depuis le 21 août et jusqu’au lundi. Aug 25, 2022 En Suisse, les demandes de rénovation de bunkers explosent 000235 67159305762 bda1fafe-23ee-11ed-98db-005056a97652 Scénario de science-fiction il y a encore quelques mois, le spectre d’un conflit nucléaire en Europe a brusquement gagné en crédibilité avec la guerre en Ukraine. La crise a agi comme une véritable piqûre de rappel pour la Suisse, qui a construit 365 000 abris antiatomiques depuis les années 1960. Avec l’Ukraine, les demandes de rénovation expresse explosent. Aug 24, 2022 Russie ceux qui parviennent à contourner les sanctions bancaires 000232 67046787386 6905c5ce-2318-11ed-b548-005056a97652 Cela fait six mois que l’opération spéciale en Ukraine – comme dit le Kremlin – a commencé. En réponse, les pays occidentaux ont décidé de plusieurs vagues de sanctions. Parmi celles qui ont eu l’impact le plus concret et immédiat pour la vie des Russes les sanctions bancaires. Certains ont pourtant déjà trouvé comment parfois contourner ce rideau de fer bancaire, même si ça coûte aussi souvent plus cher. De notre correspondante à Moscou, En tant que consultante russe dans la gestion de projets en Russie avec des entreprises russes, sur le papier, Tatiana, 43 ans, n’était pas forcément en première ligne pour le contrecoup des sanctions. Sauf que comme pour beaucoup de cadres, une partie de son activité reposait sur des outils américains. Mon entreprise a utilisé les applications de Google pendant 13 ans », explique Tatiana. Nous y avions stocké toute notre documentation, toutes nos archives. Quand Mastercard est parti, nous n’avions plus la possibilité de payer ces services, et nous avons dû nous débrouiller en urgence », se souvient-elle. Le besoin d’une Mastercard pour un usage personnel Tatiana a réussi à basculer toute sa documentation en quelques semaines avant la coupure définitive de Google sur Yandex, son équivalent russe. Les services sont similaires, dit-elle. Mais pour son usage personnel, cette femme d’affaires aime commander sur Amazon. Tatiana tenait à retrouver sa Mastercard et un compte approvisionné en plusieurs devises. J’ai commencé au printemps à regarder dans quelles banques étrangères je pouvais ouvrir un compte. Il était clair pour moi que ça serait forcément plus facile dans un pays qui a déjà des accords commerciaux avec la Russie », détaille-t-elle. Puis elle ajoute Et je me suis dit tout de suite que le plus simple serait la Banque nationale du Kirghizistan, car je savais qu’ils ont une antenne à Moscou. » En une semaine, l’affaire est faite. Tatiana a dû toutefois payer un billet d’avion aller-retour et une nuit d’hôtel au Kirghizistan, mais tout fonctionne, avec des frais bancaires modiques. Des transferts en devise du Kazakhstan sur un portefeuille en ligne Valentina est une artiste de 28 ans avec une passion depuis 10 ans les jeux vidéo. Pour son loisir préféré, elle dépense en moyenne 2 000 roubles par mois 37 euros au cours actuel, mais là aussi, avec les sanctions, plus possible de payer pour ses jeux en ligne. La solution, Valentina l’a trouvée en deux clics sur Internet et ça passe cette fois par des transferts en monnaie kazakhstanaise. J’utilise une sorte de portefeuille en ligne. Là-dessus, j’ai un compte en roubles sur lequel je mets de l’argent et un compte en tenge, la monnaie kazakhstanaise », dit Valentina. Je transfère les roubles sur le compte en tenge et comme ça je paie pour mes jeux. Ça me coûte évidemment de l’argent parce qu’il y a une commission bancaire sur les transferts, mais c’est environ 50 roubles, donc ce n’est pas vraiment un problème », tempère-t-elle. Cinquante roubles, soit moins d’un euro. Tatiana n’a pour l’instant acheté avec sa Mastercard que deux livres électroniques. L’un d’eux est écrit par un expert américain en géopolitique qui avait, il y a plusieurs années déjà, prédit que Vladimir Poutine enverrait des soldats en Ukraine. Aug 23, 2022 Espagne les rythmes de vie s'adaptent à la chaleur exceptionnelle 000222 66929100119 0e41f732-225c-11ed-bfc6-005056a97652 En Espagne, où les trois quarts du pays supportent depuis la mi-juin une température journalière de plus de 38 degrés, les modes de vie s’adaptent à cette canicule permanente. Dès que la température baisse, l’activité reprend. La nuit devient le moment choisi pour vivre ou travailler. De notre correspondante à Madrid, C’est une des grandes traditions estivales espagnoles, salir al fresco ». Dès que le soleil disparaît, les habitants des villages, mais aussi des petites villes sortent leur chaise devant chez eux pour prendre le frais. À Candeleda, un village de Castille-la-Manche, les rues sont plus animées la nuit que le jour. Et bien, je me suis assis ici à 11h du soir et je vais y rester jusqu’à une heure du matin. C’est là où on est le mieux. On essaye de se rafraichir un peu et on voit passer du monde », raconte un habitant. Habitués aux fortes chaleurs, les Espagnols modifient leurs habitudes de vie dès le mois de juin, comme l’explique Belen. Mon rythme de la journée est marqué par les matinées et la nuit lorsque c’est le plus agréable. J’en profite pour tout faire, explique cette Madrilène de 50 ans. L’hiver, je me lève à 8h, mais l’été, je commence à 6h du matin mes activités. D’ailleurs, il y a beaucoup de monde dans les rues très tôt. Tout le monde recherche les endroits à l’ombre et ensuite l’après-midi, il faut disparaître, rester chez soi. La maison est préparée pour empêcher le soleil d’entrer avec les volets fermés et parfois un peu de climatisation, même si je n’aime pas cela et puis faire la sieste. L’hiver, je ne la fais pas, mais l’été, oui, c'est indispensable. » ► À lire aussi L’Espagne fait face à des vagues de canicule meurtrières Le monde du travail s’adapte également aux heures chaudes. Les fonctionnaires et les employés du privé appliquent la journée continue. De 8h à 15h. D’autres secteurs, comme l’agriculture, privilégie la nuit. Dans la région d’Estrémadure, où l’on cultive le tabac, les récoltes se font à la fraîche, comme l’explique Paco On commence à 6h du matin et on travaille jusqu’à 13h. Après en septembre, il y a deux tours le matin et l’après-midi. Mais quand il y a des vagues de chaleur très forte, on commence plus tôt encore, en pleine nuit et on finit avant midi. La chaleur plus l’humidité des champs de tabac rend très dur le travail, on le supporte très mal. » Les vagues de chaleur qui, comme cette année, ont débuté dès le mois de juin, pourraient également affecter le rythme scolaire. L’Éducation nationale envisage d’avancer la date des grandes vacances pour éviter que les élèves suivent des cours dans des salles à plus de 30 degrés. Enfin, dans d’autres secteurs comme dans la construction, il est aussi question de modifier les horaires pour qu’entre 13h et 18h, personne ne travaille sur des chantiers à l’air libre lorsque le thermomètre affiche plus de 35 degrés. ► À lire aussi Climatisation et transports ferroviaires réduits l'Espagne face à l'économie d'énergie Aug 22, 2022 À Gaza, la mauvaise situation économique étouffe les habitants 000230 66830180599 1d41a556-2186-11ed-abfc-005056a97652 C'est le discours qui revient dans toutes les conversations le manque de travail, le manque d'argent, la hausse des prix, l'impossibilité de s'en sortir, financièrement. Le blocus israélien et égyptien de l'enclave – depuis que le Hamas a pris le pouvoir en 2007 – a dévasté une économie déjà fragile. Dans cette minuscule bande de terre, minée par la pauvreté, près de 80 % des 2,3 millions d’habitants dépendent de l’aide humanitaire, beaucoup vivent sous le seuil de pauvreté, et les perspectives pour s’en sortir sont quasiment inexistantes. Le chômage avoisine les 50 % et dépasse les 62 % quand il s’agit des jeunes. De notre correspondante dans les Territoires palestiniens, Ahmad Zenadi, 24 ans, travaille sur la plage de Gaza comme vendeur de barrad », ces boissons glacées aux couleurs fluorescentes dont raffolent les habitants lorsque la chaleur de l’été devient étouffante. La situation économique est vraiment très difficile. Pas seulement pour moi, mais pour tout le monde pour les marchands de fruits et légumes sur le marché, pour les vendeurs ambulants, pour les propriétaires de café. Surtout, les gens ne sortent pas encore comme avant, ils sont tous encore très affectés par la dernière agression à Gaza. Ici, nous espérons, nous rêvons qu’Israël ouvre les frontières, qu’on puisse sortir pour trouver plus de travail et de nouvelles sources de revenus. » ► À lire aussi Au premier jour de trêve, les Gazaouis pansent leurs plaies et pleurent leurs morts 75 % des jeunes diplômés au chômage Le jeune homme n’est pas allé à l’université, il devait aider financièrement sa famille le plus tôt possible. Et il savait, dit-il, qu’un éventuel diplôme servirait davantage à décorer le mur du salon, qu’à lui trouver un travail. Dans cette enclave côtière, la moitié des jeunes n’a ni emploi, ni éducation, et pour les jeunes diplômés, le taux de chômage atteint 75 %, selon le bureau central palestinien des statistiques. Pour s’en sortir, ces jeunes ne peuvent compter que sur des contrats à court terme. C’est souvent pour faire du ménage ou être concierge dans une école par exemple, pour trois ou six mois maximum, et principalement avec l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, il n’y en a pas avec le gouvernement. C’est notre seule chance d’obtenir un travail, mais la liste d’attente est très longue. » Sur le banc à côté du stand d’Ahmad, Majdoolen Mtwa’eh. La jeune femme de 22 ans raconte qu’elle a fait des études d’infirmières, mais en tant que femme palestinienne, encore plus à Gaza, à cause de la situation économique et du blocus, c’est très difficile pour moi de trouver un travail. » ► À lire aussi À Gaza, la double pression sur les femmes palestiniennes Elle le précise ce qu’il manque à Gaza, encore plus que l’électricité en continu, l’air respirable, l’eau potable et la liberté de circulation, c’est la possibilité de faire des plans. Elle n’a pas d’horizon pour s’organiser, et ne sait pas quand elle aura des opportunités. Alors pour pouvoir nourrir leurs familles, certains Gazaouis pensent à aller travailler en Israël. Les perspectives y sont meilleures pour les travailleurs du bâtiment ou les ouvriers agricoles et les salaires bien plus avantageux. Le gouvernement israélien a bien compris l'importance de fournir des facilités économiques à la bande de Gaza, explique l’analyste palestinien Omar Shaaban. Car l’un des plus grands problèmes auxquels la bande de Gaza est confrontée est le chômage, en particulier chez les jeunes. Le travail en Israël était, est et devrait être la plus importante source de revenus pour le secteur gazaoui. Dans les années 1980, 100 000 travailleurs de Gaza travaillaient en Israël ». La semaine dernière, lsraël a augmenté de 1 500 le nombre de permis accordés aux travailleurs de Gaza, portant le total à 15 500. Aug 22, 2022 Afghanistan la mortalité maternelle en forte hausse 000234 66715522385 1fc80ade-20a7-11ed-8cfd-005056a97652 L'Afghanistan a l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, selon les données des Nations Unies. 638 décès pour 100 000 naissances vivantes. Le Comité international de la Croix-Rouge CICR a commencé en novembre dernier à soutenir 33 grands hôpitaux dans différentes régions du pays. Le personnel n'était pas payé. Le système de santé publique ne fonctionnait pratiquement plus. Reportage dans une maternité de Kaboul. De notre envoyée spéciale à Kaboul, Dans la maternité de Malalai, les couloirs ne désemplissent pas. Depuis l’année dernière, le nombre de patients a doublé, passant de 5 000 à 11 000 à l’année. Avant, les gens avaient les moyens d’aller dans des hôpitaux privés. À présent, à cause de la situation économique, ils n’ont plus de revenus, ils viennent ici, explique Dr Raheem Faizi la cheffe de la maternité. Et puis nous distribuons gratuitement de la nourriture et des médicaments, et d’autres produits essentiels. Enfin, comme nous avons des infrastructures spécialisées, et maintenant qu’il y a davantage de sécurité dans le pays, on peut transférer des patients de différentes provinces jusqu’à nous. » ► À lire aussi Le système de santé afghan mis à mal La maternité publique est soutenue financièrement par le CICR, ce qui permet, entre autres, de continuer à payer les salaires. Qabila est sage-femme, elle explique qu’elle peut donner les vitamines et nutriments nécessaires pour assurer un accouchement dans les meilleures conditions possibles À cause de la crise économique, les femmes ne mangent pas à leur faim, elles sont dans des états physiques qui font qu’elles ont des difficultés à mettre au monde leurs enfants seules. Elles n’ont tout simplement pas assez d’énergie à ce stade. » Parissa est sur le point d’accoucher. Elle a déjà six enfants qu’elle peine à nourrir à la maison. Nous n’avons pas assez d’argent, j’ai des enfants en bas âge, dont un garçon. Mon mari a perdu son travail et j’ai cinq filles. Ils sont tous si petits, raconte-t-elle. Avant, je pouvais aller chez le médecin, qui m’a dit que ma tension était basse, car je ne mangeais pas assez. Mais je n’ai rien à manger chez moi. Pas même un œuf. » ► À lire aussi Afghanistan le service de nutrition infantile d'un hôpital de Kandahar en surchauffe Les prix des denrées alimentaires sont montés en flèche depuis l’année dernière. De nombreuses familles ne mangent pas à leur faim. Zarmina Noori est la cheffe des sages-femmes. Elle raconte que l'anxiété des femmes est palpable à la naissance du bébé, les mères en difficulté s’inquiètent de savoir si elles pourront avoir assez de lait pour nourrir leur enfant. Elles demandent ce qu’elles peuvent manger pour mieux nourrir le bébé. Le stress leur fait perdre le peu de lait qu’elles peuvent avoir. Mais cette pauvreté, ce n’est pas nouveau. La pauvreté, la guerre, on ne connaît pas la paix ici. Comment donc avoir la paix d’esprit ? » Si le phénomène n’est pas nouveau en Afghanistan, l'effondrement de l'économie et les sanctions internationales se font sentir dans tout le pays. Aug 20, 2022 Afghanistan la pauvreté et ses corollaires extrêmes 000238 66608900117 d92563ac-1fe7-11ed-9706-005056bf762b En Afghanistan, 70 % de la population ne mange pas à sa faim et se bat au jour le jour pour survivre. Le pays, dont l’économie était déjà sinistrée par 40 ans de guerre, vivait sous perfusion de l’aide internationale. Avec la prise du pouvoir par les talibans, cette aide a cessé, faisant perdre à l’Afghanistan 40 % de son PIB. Conséquence l’Afghanistan a plongé dans l’une des pires crises humanitaires au monde. Dans les camps de déplacés de Qala-e-Naw, la capitale provinciale de Badghis, dans l’est du pays, les familles vivent dans le plus grand dénuement et en viennent à prendre des mesures inimaginables. De notre correspondante en Afghanistan, Mubarak et Asif vivent sous une bâche tendue au-dessus d’un trou large de 4 m² qu’ils ont creusé eux-mêmes dans la terre sèche de Qala-e-Naw, la capitale provinciale de Badghis. Mubarak, porte son fils sur son dos. Le petit garçon, renversé par une moto quelques mois plus tôt, est handicapé. La mère, montre sa fille à ses côtés Je veux utiliser l’argent que j’aurai en la vendant, pour mon fils. Le mari qu’on lui a trouvé est sourd. Mais on n’a pas le choix. On est obligé de la sacrifier pour pouvoir emmener notre fils consulter un médecin à Kaboul ou au Pakistan. » Quel âge as-tu ? », lui demande-t-on. Elle répond J’ai dix ans ». La fillette, frêle, baisse la tête, se détourne… Je n’ai pas le choix, je n’ai qu’un seul fils », regrette Mubarak. Elle espère obtenir une dot d’environ 4 500 euros. J’aime tellement mon fils. Il est très important, insiste-t-elle. Les garçons font des études, ils vont travailler en Iran et envoient de l’argent à leur famille qui peuvent alors avoir une vie confortable. Les filles, elles, appartiennent à d’autres, elles partent vivre chez leur mari. » ► À lire aussi Les Afghans n'ont plus suffisamment d'argent pour assurer leurs besoins alimentaires Dans le camp de déplacés internes, la misère est extrême. Les familles se sont endettées, et plusieurs ont marié de force l’une de leur fillette. Il y a un mois, Rabia, a aussi pris cette décision inimaginable. Elle a donné sa fille Khassagoul, âgée de 12 ans seulement, en mariage La personne à qui on a emprunté de l’argent, nous demandait chaque jour de la rembourser. C’est pour ça qu’on a donné notre fille a un homme qui a 40 ans. Il nous a prêté 50 000 afghanis. Il nous a dit "si vous n’avez pas d’argent pour me rembourser, donnez-moi votre fille." Personne chez moi ne travaille, mon mari est handicapé et mon fils n’a que 10 ans. » Rabia Aghamamat a quitté son village frappé par la sécheresse il y a quatre ans, fuyant aussi les combats qui opposaient alors les talibans aux forces gouvernementales de l’ex-république d’Afghanistan. La famille, démunie, a encore plus sombré dans la misère au cours des derniers mois. Je ne suis pas contente d’avoir donné ma fille en mariage, elle n’est pas prête pour tomber en enceinte ni pour s’occuper d’une maison », déplore-t-elle. J’ai pris cette décision parce qu’on mourrait de faim, pour mes autres enfants. Notre situation s’est dégradée. Le riz et l’huile coutent très cher. On dîne une fois tous les 10 jours, sinon on ne mange que du pain avec du thé. Parfois, on dort le ventre vide. On ne peut même pas acheter de l’eau potable. » À Badghis, où 90 % de la population ne mange pas à sa faim, de plus en plus de familles désespérées, donnent leur fillette en mariage, certaines même contre des sommes parfois dérisoires. ► À lire aussi Afghanistan état des lieux un an après la prise de pouvoir des talibans Aug 19, 2022 L’éducation en péril en Afghanistan 000238 66501799956 ce71a078-1f02-11ed-936c-005056a97652 Depuis que les talibans sont arrivés au pouvoir il y a un an, ils ont imposé des réglementations strictes, notamment en ce qui concerne l’éducation des jeunes filles. Elles ne peuvent désormais plus accéder à l’enseignement secondaire. Par ailleurs, l'organisation humanitaire Save the Children estime que plus de 45 % des filles ne vont pas à l'école primaire, contre 20 % des garçons. De notre envoyée spéciale, Dans une petite salle de classe à Kaboul, une dizaine d’élèves, filles et garçons de moins de dix ans, tous mélangés, sont studieux. Ils se lèvent en cœur pour saluer leur professeur des écoles. L’arrivée au pouvoir des talibans a changé le destin des jeunes filles du pays. On ne nous laisse pas aller à l’école à partir du collège », confie Asma, âgée de huit ans, timide, mais tout de même volontaire. Son rêve ? Devenir médecin. Il y a des chances que je ne puisse pas étudier pour devenir docteur. On est tristes et déçues de ne pas pouvoir continuer à étudier. » Adela, son institutrice, s’estime chanceuse de pouvoir continuer à enseigner dans cet établissement privé. Mais elle peine à trouver comment rassurer ses élèves sur leur avenir. Nous sommes bien sûr déçues pour nos étudiantes, on voudrait qu’elles puissent reprendre leurs études », dit-elle. Le regard incertain, elle ajoute Toutes les femmes ont peur d’être interdites de travailler pour de bon, on a toutes ça en tête, car il est difficile d’avoir confiance dans cette situation. » Astreintes à domicile » Dans la classe d’à côté, quelques garçons suivent des cours de religion. L’un d’eux, Abasseen, âgé de neuf ans, explique que ses deux grandes sœurs n’étudient désormais plus. Ma famille ne les laisse pas aller à l’école », raconte-t-il. Nous sommes une famille un peu conservatrice et nous, nous sommes des hommes. » Selon le jeune garçon, ses sœurs lui disent qu’elles aimeraient étudier Je suis triste pour elles, pourquoi devraient-elles être illettrées ? » ► À lire aussi Les talibans ont enterré l’espoir des jeunes Afghanes en faisant sonner la cloche de l’école» C’est la question que de nombreuses femmes se posent. Maliha était à la tête du Women’s Accounting Institute de Kaboul, responsable de l’égalité des sexes et enseignante de droit. Depuis un an, elle ne fait plus rien de tout cela. Je ne pense pas que les écoles vont rouvrir pour les femmes », dit-elle, le ton désespéré. Il n’y a aucun réel espoir, car lorsque les talibans étaient au pouvoir il y a vingt ans, toutes les écoles ont été fermées. Il y a un an, on espérait peut-être que ça changerait, mais aujourd’hui, nous n’avons plus du tout d’espoir. Maintenant, on reste chez nous, nous n’avons pas le droit d’étudier, d’enseigner, d’aller dehors. Nous sommes astreintes à domicile. » Ce changement de gouvernement a des conséquences dangereuses sur le bien-être mental des jeunes filles. Selon des études menées par Save the Children au cours de l’année passée, 26% des filles montrent des signes de dépression, contre 16% des garçons, et 27% des filles montrent des signes d'anxiété, contre 18% des garçons. Un futur incertain Baher supervise ce complexe privé qui réunit écoles primaires, secondaires et universités. Selon lui, il faut s'adapter à la situation du mieux possible pour pouvoir continuer à offrir une éducation aux générations futures. Il se peut que cette situation ne soit que temporaire, espère-t-il. Dans les écoles que le gouvernement dirige, il y a des problèmes, les responsables ne sont pas en mesure de payer certains salaires, il leur manque des enseignants », explique-t-il. Des méthodes plus strictes ont été mises en place depuis l’arrivée des talibans. Ce sont des choses qui ont eu un impact négatif sur les étudiants, les enseignants. Si la situation perdure, il y aura de sérieuses conséquences. Mais il faut garder espoir. » Certains membres du mouvement taliban sont favorables au retour des filles à l'école, soit parce qu'ils n'y voient aucune objection religieuse, soit parce qu'ils souhaitent améliorer leurs relations à l’international. D'autres, en particulier les anciens des zones rurales qui constituent l'épine dorsale du mouvement, s'y opposent fermement. ► À écouter aussi En Afghanistan, quelle résistance pour les femmes? La cloche sonne, Mohammad, un élève de 13 ans, se lève de sa chaise. Pour lui, cette interdiction est incompréhensible. Elles ont aussi le droit d’avoir une éducation et un bel avenir devant elles », déclare le jeune homme, déterminé. Aujourd’hui, leur futur est incertain. Les filles devraient retourner à l’école, car tous les hommes et les femmes doivent travailler ensemble pour notre pays. C’est vraiment cruel et ça va ruiner l’avenir du pays. » Des cours à la maison se multiplient, d’autres en ligne sont également accessibles. Les femmes usent de détours autrefois impensables pour tenter de s’octroyer un droit pourtant fondamental. Mais pour cela, encore faut-il avoir les moyens de le faire. Aug 18, 2022 En Afghanistan les militantes féministes risquent leur vie pour défendre leurs droits 000249 66370132464 39920464-1e5f-11ed-b5cb-005056a97652 Privées d’éducation, forcées de porter le voile intégrale, bannies de la politique et des médias, les femmes disparaissent peu à peu de l’espace public en Afghanistan. Le régime taliban a mis en place une version rigoriste de la charia islamique qui ne laisse aucune place à celles qui représentent plus de la moitié de la population. Reléguées au rang de mineure sous tutelle d’un proche masculin », les femmes ont perdu l’ensemble de leurs droits acquis au cours de la République afghane d’Afghanistan, soutenue entre 2001 et 2021 par la communauté internationale. Exclues de nombreux emplois dans la fonction publique et dans le secteur privé, la contribution économique qu’elles représentaient pour le pays a disparu, et l’ONU l’évalue même à un milliard de dollars, soit jusqu'à 5% du PIB de l'Afghanistan. L’avenir est un immense trou noir », confient plusieurs Afghanes résignées à subir leur sort dicté par un régime qui déteste les femmes. De notre envoyée spéciale à Kaboul, Cléa Broadhurst, et notre correspondante, Sonia Ghezali Lundi 15 août 2022, dans les rues de Kaboul, des centaines de combattants et sympathisants du régime célèbrent leur victoire sur les États-Unis et leurs alliés. Drapeaux blancs et noirs de l’Émirat flottent aux fenêtres de Corolla et de Jeep. Des haut-parleurs diffusent des Nasheed, ces chants religieux musulmans. Sur le toit d’un immeuble, Zholya Parsi observe ces scènes de joie, sous la pluie. Même le ciel pleure sur la misère du peuple afghan. Il y a un an, l’Afghanistan tombait entre les mains des talibans et tous les rêves, tous les espoirs des filles et des garçons afghans ont été anéantis », déplore-t-elle. Zholya, ancienne institutrice, milite pour les droits des femmes depuis que les talibans ont pris le pouvoir. En ce jour, elle porte une robe rouge pour défier les fondamentalistes religieux et un voile noir en signe de deuil. Je crois qu’ils rient sur notre mort, sur la mort de notre âme. Leurs voix résonnent à mes oreilles comme une bombe atomique qui explose. Ils sont en train de fêter l’anniversaire de notre destruction. Ils célèbrent la misère du people afghan » Pour défendre ses droits, Zholya Parsi prend des risques, comme samedi 13 août, lorsqu'elle a organisé une manifestation réprimée violemment par des combattants talibans qui tiraient en l’air à balles réelles pendant de longues minutes. ► À écouter aussi Afghanistan une manifestation de femmes dispersée par les tirs des talibans à Kaboul Dans l’ouest du pays, à Herat, Niloufar a choisi de se battre avec sa plume. Écrivaine, elle publie des textes et des poèmes contre l’obscurantisme. Elle confie J’ai très très peur. Chaque jour quand je me mets mes chaussures pour sortir, je me dis que je ne rentrerai peut-être pas. C'est très difficile, mais on essaie, le gouvernement n’aime pas que les femmes travaillent. C’est pour ça qu’on doit être prudentes. » La pression est permanente pour cette militante féministe qui enseigne la littérature à l’université et dont un ami militant a été arrêté il y a un an. Elle dit être en permanence sur ses gardes. J’évoquais en classe Syngué Sabour, le roman d’Atiq Rahimi. L’héroïne parle de ses sentiments. L’une de mes étudiantes s’est exclamée Ah non ! Vous ne devriez pas parler de ces choses-là en classe ». Malgré les risques, Niloufar refuse de renoncer à son combat. C’est notre responsabilité, notre responsabilité en tant qu’être humain de rester mobilisé. Je sais qu’un jour, je risque de perdre ma vie à cause de ça, mais ça n’a pas importance. », s'exclame-t-elle. Le 15 août est désormais un jour férié en Afghanistan. Pour Niloufar et de nombreuses femmes afghanes, il s’agit d’un jour noir. ► À écouter aussi Afghanistan les femmes au destin brisé envisagent le pire Aug 17, 2022 L’Afghanistan en proie à une sécheresse sans précédent 000237 66242660021 ba21a5e2-1d67-11ed-8764-005056bf762b L'une des pires sécheresses de ces dernières années a entraîné l'échec des cultures de blé pluvial, la chute des prix du bétail et des pénuries d'eau potable en Afghanistan. 19 millions de personnes - près de la moitié de la population du pays - sont en situation d'insécurité alimentaire grave et ont besoin d'une aide d'urgence. Reportage dans l’ouest du pays, dans la province de Badghis l’un des endroits les plus touchés par la sécheresse. De notre envoyée spéciale dans la province de Badghis, en Afghanistan Dans un champ de pastèques et de sésame, à Abassi, un village dans la province de Badghis, le sol est aride, les plantes sont jaunies et séchées par le soleil. Cela fait trois ans qu’il n’a pas plu ici », nous dit Mohammad Rahim, un fermier afghan qui cultivait son champ familial jusqu’à ce qu’il ne produise plus rien. Chaque année, nous tentons de cultiver, mais il n’y a aucun revenu. Ces graines de sésame sont desséchées, car il n'y a pas eu de pluie. Plus rien ne pousse ici », rajoute-t-il. Les responsables de la province de Badghis ont déclaré que plus de 90% des agriculteurs de la province ont été gravement touchés par la sécheresse. Ils sont particulièrement vulnérables, car la région ne dispose pas d'un système d'irrigation, ce qui les rend dépendants des conditions météorologiques. Mais selon Mohammad, c’est entre les mains de Dieu, pas entre celles des hommes », dit-il, en regardant ses plantations asséchées d’un air désolé. Tous les jours, il fait de plus en plus chaud. C’est insupportable », s'exclame-t-il. Sans récolte pour subvenir aux besoins de sa famille, Mohammad n’a aucun autre revenu. Il ne sait plus quelle solution envisager. Il n’y a pas de travail pour nous ici, on survit au jour le jour. On emprunte de l’argent aux gens riches. Je vais peut-être devoir vendre ma terre, mon enfant ou ma sœur, car on ne mange pas à notre faim, seulement du pain ». Selon l’agence de gestion du risque de sécheresse en Afghanistan, d'ici à 2030, les sécheresses annuelles dans de nombreuses régions du pays deviendront probablement la norme. À écouter aussi L’économie afghane sous la pression des sanctions internationales Déplacés climatiques À quelques kilomètres du champ de Mohammad se trouve le camp de déplacés internes de Qala-e-Naw. 478 familles, qui ont dû quitter leurs terres, car elles étaient devenues inhabitables, vivent dans des trous qu’elles ont elles-mêmes creusés dans le sol, jonchés de bâches. Rabia, une mère de famille, vit dans ce camp depuis quatre ans. L’un de mes enfants a bu de l’eau d’une rivière près de chez nous, elle était salée. Il est tombé malade, il avait faim et soif, il n’arrêtait pas de vomir ensuite », nous raconte-t-elle. L'accès à l'eau potable a toujours été un grand défi pour les habitants de Badghis. Dans certains districts, l'eau des puits est salée, impropre à la consommation. La fille de Mubarak, elle, n’y a pas survécu. Ça fait cinq ans que nous sommes ici, nous vivons dans ce trou sous cette tente » nous montre-t-elle en regardant le sol jonché de tapis, la voix lasse. Avant ça allait, car nous recevions de l’aide humanitaire, mais depuis que les talibans ont pris le pouvoir, il n’y a plus d’aide pour nous. Nous n'avons reçu que deux paquets de farine depuis. Rien d’autre ». Les experts prévoient que le réchauffement climatique rendra les sécheresses encore plus fréquentes et plus importantes, forçant les habitants des régions les plus touchées à chercher refuge ailleurs. Ils tirent la sonnette d'alarme en Afghanistan depuis des années. À écouter aussi Réfugié climatique un statut à inventer ? Sanctions internationales Bien que la sécheresse soit un problème depuis des années, elle devient chaque année plus menaçante, touchant environ 80 à 85% de la population locale. Si l’aide humanitaire internationale d’urgence parvient dans le pays, les projets de développement se sont, eux, complètement arrêtés. C’est la faute des Américains, car ils ne reconnaissent toujours pas le gouvernement de l’Émirat islamique d’Afghanistan. L’argent des banques internationales est bloqué à cause de ça », explique Karim Aminulhak, un fermier taliban. Il rejette la faute sur les gouvernements occidentaux qui bloquent l’argent nécessaire au développement dans le pays. Et c’est pour ça que notre situation est aussi mauvaise. Si notre gouvernement est reconnu, l’argent reviendra et pourra nous aider », complète-t-il. L’aide internationale qui maintenait les politiques publiques primordiales est interrompue, ayant mis fin aux projets de développement dans le pays et les réserves étrangères de la Banque centrale sont gelées. L’économie afghane, qui dépendait à 70% de l’aide internationale, a connu une chute spectaculaire depuis l’année dernière. La grande majorité des agences humanitaires opérant en Afghanistan ont utilisé des systèmes de transfert d'argent informels et largement non réglementés pour transférer des fonds en Afghanistan, payer les salaires et obtenir de l'argent liquide. Ces systèmes ne peuvent en aucun cas être adaptés à l'ampleur des opérations humanitaires de développement que les groupes voudraient mettre en place. Selon les experts, il est nécessaire de construire - et de reconstruire - l'infrastructure nationale afghane, créer des mécanismes efficaces d’irrigation. Récolter l'eau de pluie pendant la saison humide et la diriger vers les nappes phréatiques contribuerait grandement à atténuer les pénuries d'eau lors des futures sécheresses. À écouter aussi Afghanistan état des lieux un an après la prise de pouvoir des talibans Aug 16, 2022 L’économie afghane sous la pression des sanctions internationales 000232 66114663804 0d06ce58-1cbf-11ed-ae2e-005056bf762b En Afghanistan, l’économie est dévastée. Depuis que les talibans ont pris le pouvoir il y a un an, le pays est plongé dans une grave crise financière et humanitaire. Le budget de l’État afghan dépendait à 75% de l’aide internationale, mais celle-ci a été suspendue avec l’arrivée au pouvoir des fondamentalistes religieux. Le chômage a explosé. 70% des ménages afghans sont incapables de répondre à leurs besoins banques manquent de liquidité et sont contraintes depuis un an d’imposer des plafonds de retrait hebdomadaires. La Banque centrale afghane est privée de ses réserves internationales, ses 7 milliards de dollars d'avoirs ayant été gelés aux États-Unis après que les talibans ont pris le pouvoir. Des milliers d’entreprises ont périclité. Celles qui ont survécu peinent, victimes des sanctions internationales qui pèsent sur leur pays, dirigé par un gouvernement taliban dont la légitimité n’a été reconnue par aucun pays à ce jour. De nos envoyées spéciales à Hérat, Dans le quartier commerçant d’Hérat, rien ne manque dans les rayons des magasins, mais les prix ont doublé en un an. Ce riz coûtait environ 1 800 afghanis, maintenant, il coûte 3 000 afghanis. Et cette huile qui vient de Russie en coûtait 450, maintenant, elle coûte 900 afghanis », s'exclame Aziz Ahmad Amiri, un commerçant. Une fortune pour une grande partie de la population qui a sombré dans l’extrême pauvreté depuis que les talibans ont pris le pouvoir. Aziz Ahmad Amiri a dû licencier une quinzaine d’employés au cours des derniers mois. Il a aussi perdu 50% de sa clientèle. La plupart des gens riches ont quitté l’Afghanistan. En Afghanistan, on dit que "le village se porte bien lorsqu’il y a des arbres". Sans les gens riches ou qui ont une bonne situation, on ne peut pas faire de bonnes affaires », explique-t-il. Il peine à maintenir son affaire à flot. Les gens qui sont restés ici sont pauvres. On leur fait donc crédit. Et on a des clients qui nous doivent de l’argent, mais qui ont quitté l’Afghanistan. » Les chefs d’entreprise subissent aussi de plein fouet les sanctions internationales. Jalil Ahmad Karimi est producteur de safran. L’or rouge est la fierté de la province d’Hérat, mais il a perdu 80% de son chiffre d'affaires. Avant, on envoyait nos produits par avion directement en Inde, en Chine, en Europe ou aux États-Unis. Maintenant, c'est compliqué parce qu’on doit tout envoyer par la route en Iran et ensuite expédier les colis vers d'autres pays. » Il n’a pas le choix, car les transporteurs internationaux ont fermé leurs portes en Afghanistan. Jalil Ahmad Karimi n’a perçu aucune rentrée d’argent en un an. Et il attend depuis plusieurs mois l’équivalent de 334 000 euros d’un client basé en Inde à qui il a fait parvenir 200 kilogrammes de safran. Comme l’État afghan n’est pas reconnu, les virements bancaires en provenance de l’étranger sont interdits », rajoute-t-il. Najibullah Khairandish Fushanji, lui, importe en gros de la farine du Kazakhstan, de l'huile de Malaisie, du lait et des conserves de Chine, du riz du Pakistan et d’Inde. Mais en plus des sanctions internationales, l’inflation due à la guerre en Ukraine et la crise économique en Iran et au Pakistan ont un impact direct sur son activité. Néanmoins, il souligne quelques points positifs On payait 200 000 afghanis aux douanes, soit 2 200 euros pour chaque camion chargé de marchandises. C’était du bakchich. Rien n’était légal. Maintenant, chaque produit est taxé selon une grille tarifaire. Tout est désormais légal ». Comme de nombreux chefs d’entreprise, il n’espère qu’une chose, la reconnaissance diplomatique de l’Émirat islamique d’Afghanistan, qui signifierait la levée des sanctions internationales. Aug 15, 2022 Afghanistan les femmes au destin brisé envisagent le pire 000228 66001327576 1efc2acc-1bf7-11ed-85e3-005056a97652 Depuis que les talibans ont pris le pouvoir il y a un an, la condition des femmes dans le pays n’a cessé d’empirer. Privées de travail, privées d’écoles, les femmes en Afghanistan payent le prix lourd du changement de gouvernement. L'Afghanistan est l'un des rares pays où le taux de suicide des femmes est plus élevé que celui des hommes. Depuis un an, on constate une augmentation très nette des suicides dans tout le pays. De notre envoyée spéciale à Hérat, Dans un cabinet médical à Hérat, dans l’ouest de l’Afghanistan, Nafisa*, qui était enseignante jusqu’à l’année dernière, vient voir Ali, un psychologue, pour la quatrième fois. Elle fait partie des nombreuses femmes qui ont dû renoncer à leur travail depuis l’arrivée des talibans à la tête du pays. Cette situation est terrible », nous confie-t-elle en crispant ses mains. J’attends la prochaine guerre, vous savez ». Depuis le changement de situation », comme les Afghans le disent, la jeune femme de 23 ans n’est plus la même. J’ai peur, je transpire de tout mon corps, je suis constamment stressée. Je me sens comme une folle. J’ai toujours peur qu’on vienne me chercher pour me faire du mal. On a déménagé, j’ai jeté mes cartes SIM », confesse-t-elle. Ce qu’elle décrit, elle le vit au quotidien. J’ai rompu tous les liens que j’avais avec mes collègues, je me sens isolée. Je pense qu’on est poussées à se suicider si on n’accepte pas cette situation. Si jamais je n’ai aucune chance de quitter le pays, ma seule option, sera la mort. ► À lire aussi Afghanistan une manifestation de femmes dispersée par les tirs des talibans à Kaboul Destins brisés Ces pensées suicidaires, elles sont de plus en plus nombreuses à les avoir. Fatima a 15 ans et elle a déjà tenté deux fois de mettre fin à ses jours. Les écoles ont fermé pour les filles. Depuis, je me sens comme en prison, je me sens oppressée », nous raconte la jeune fille. J’ai peur et je pense à des choses terribles, je m’inquiète pour ma vie, mon avenir. Faute de pouvoir partir très loin d’ici, j’ai envie de me suicider », dit-elle, la voix frêle. Parfois, j'ai envie de me jeter sous les roues d’une voiture ». Sans pouvoir aller à l’école, elle ne voit plus ses amies, elle ne peut plus partager ce qu’elle ressent, nous raconte-t-elle. Nous les filles, nous n’avons aucun espoir, car nous n’avons plus de rôle dans la société. Malheureusement, les femmes en Afghanistan n’ont aucune valeur ». Fatima voulait devenir juge. Mais aujourd’hui, elle n’a aucun espoir que son rêve se réalise. Fariba, sa mère âgée de 41 ans, a peur pour sa fille, d’autant qu’elle comprend très bien la situation dans laquelle elle se trouve. Sous le régime précédent, les femmes n’avaient pas peur. Mais je me souviens du gouvernement taliban d’avant les talibans ont été au pouvoir entre 1996 et 2001, NDLR, pendant cinq ans, je n’ai pas eu le droit de travailler, je devais rester chez moi. Ils ont gâché cinq ans de ma vie » Fariba est bénévole dans un hôpital d’Hérat. Depuis qu’elle est séparée de son mari, elle vit chez son frère, avec sa fille et ses deux garçons. Privés de télévision et de radio, aller à l’hôpital est sa seule échappatoire. Elle emmène parfois sa fille avec elle, pour qu’elle sorte un peu de la maison. Je vois ma fille pleurer tous les jours et je sais bien pourquoi. Elle veut rester seule, elle ne veut voir personne, elle s’énerve pour un rien. Elle a fini par avaler des médicaments tellement ça n’allait pas. ► À écouter aussi Femmes en Afghanistan retour aux enfers sous le joug des talibans Suicides en hausse Selon le psychologue, impossible de donner des chiffres précis, car les statistiques sont erronées il explique que les talibans ne laissent pas les médecins enregistrer les cas de suicide, car ils ne veulent pas que le monde sache que le taux de suicide monte en flèche dans le pays. Mais il l’affirme, de plus en plus de femmes viennent le voir, soit parce qu’elles y songent, soit parce qu’elles l’ont déjà tenté et leurs familles souhaitent qu’elles en parlent à un professionnel. Le nombre de patientes avec des maladies mentales a augmenté, particulièrement les femmes qui ont tenté de se suicider. Dans d’autres pays, quand on veut être en bonne santé, le gouvernement et la famille apportent leur soutien, les femmes ont souvent du travail et il n’y a pas de mariage forcé. En Afghanistan, les tensions sont souvent liées à la violence sexuelle dans les foyers, c’est une des raisons pour lesquelles les cas de suicide augmentent. Ali souligne que de nombreux facteurs font tomber les femmes en dépression ne plus pouvoir travailler, la crainte pour l’avenir de leurs filles, la violence conjugale. Il faut parfois quelques consultations pour que les femmes se confient réellement, dit-il, car lors des premières visites, les proches sont souvent présents, ne leur permettant pas de se livrer en toute discrétion. ► À lire aussi Afghanistan, les femmes subissent les mariages contraints et les emprisonnements abusifs, selon Amnesty Choix inimaginables L’environnement dans lequel évoluent les femmes est devenu plus menaçant pour les jeunes filles. Depuis l’arrivée au pouvoir des talibans, de nombreuses ONG locales et internationales ont constaté une recrudescence des mariages d'enfants, des mariages précoces et des mariages forcés en Afghanistan. L’un des facteurs à l'origine de cette augmentation est la crise économique et humanitaire. Un garçon malade à charge, Mubarak, une mère de famille qui a la trentaine, veut vendre sa fille âgée de dix ans. Je veux utiliser l’argent que j’aurai en la vendant, pour mon fils. Le mari qu’on lui a trouvé est sourd. Mais on n’a pas le choix. On est obligé de la sacrifier pour pouvoir emmener notre fils consulter un médecin à Kaboul ou au Pakistan », confie-t-elle. Elle n’a pas le choix, dit-elle, c’est son seul fils. J’aime tellement mon fils. Il est très important. Les garçons font des études, ils vont travailler en Iran et envoient de l’argent à leur famille qui peuvent alors avoir une vie confortable. Les filles, elles appartiennent à d’autres. Elles partent vivre chez leur mari », nous dit-elle. ► À lire aussi Afghanistan un an après le retour des talibans, l'horizon de plus en plus sombre des femmes Elle n’est pas la seule à avoir pris cette décision inimaginable, parfois pour obtenir des sommes dérisoires. Rabia a donné sa fille de 12 ans en mariage pour rembourser les 50 000 afghanis environ 550 euros empruntés à un homme de 40 ans. Je ne suis pas contente de l’avoir fait, elle n’est pas prête pour tomber en enceinte ni pour s’occuper d’une maison. J’ai pris cette décision parce qu’on mourrait de faim, pour mes autres enfants », confesse-t-elle. Perte de repères fondamentaux, pauvreté extrême, destins brisés, ce sont des facteurs qui poussent les femmes à envisager le pire. L’un des seuls espoirs que certaines d’entre elles nourrissent aujourd’hui est de pouvoir un jour quitter le pays dans lequel elles ne peuvent s’épanouir. *Tous les noms ont été modifiés pour des raisons de sécurité. Aug 14, 2022 Indigènes d’Amazonie quand médecine traditionnelle et occidentale se complètent 000231 65887110535 ff3f34e2-1b1d-11ed-99ce-005056a97652 Dans le parc national indigène du Xingu, en Amazonie brésilienne, la médecine traditionnelle passe avant la médecine occidentale. Pendant la pandémie, la figure du guérisseur indigène a été particulièrement importante. De notre correspondante Sarah Cozzolino, de retour du Xingu, en Amazonie brésilienne, Dans une pièce minuscule, sur un lit gynécologique improvisé dans le village Waura, Camilla vient consulter. Elle a mal au ventre depuis deux ans, depuis qu’elle prend un médicament pour ne pas avoir ses règles, car elle est l’une des guérisseuses du village. Nous utilisons un cigare pour soigner les malades. C’est le cigare qui nous montre tout. L’esprit nous parle, il nous dit quelle douleur ressent le patient, quel esprit est en train de lui faire du mal », explique-t-elle. Camilla est l’une des six pajés du village situé dans la région du Haut Xingu. Chez les indigènes, il existe plusieurs types de guérisseurs, les pajés, comme Camilla, une sorte de chaman qui dialogue avec les esprits, ou encore les raizeiro, spécialisés dans les thés à bases de plantes et racines. Pendant la pandémie de Covid-19, ces guérisseurs traditionnels ont été très sollicités comme l’explique Caio Machado, fondateur de l’ONG Docteurs d’Amazonie ». Ils ont recommencé à utiliser leur médecine traditionnelle, et notamment les thés de racines. Quelque chose qui nous a beaucoup marqué l’année dernière, quand nous sommes allés dans une région où vivaient près de 10 000 indigènes qui buvaient ce thé, c’est que sur les 10 000, seulement deux sont morts. Même les non-indigènes commençaient à boire ce thé. C’est dire combien la médecine traditionnelle est forte ». Durant la pandémie, l’équipe de médecins bénévoles de l’ONG, venus pour la plupart de São Paulo, a travaillé avec les guérisseurs indigènes. La culture indigène est millénaire, ils n’ont jamais eu besoin de nos médicaments avant. Ils ont commencé à en avoir besoin quand ils sont entrés en contact avec nous. C’est nous qui leur avons amené ces maladies, et c’est à nous de les soigner avec nos médicaments », explique Caio Machado Mais contrairement aux recommandations des gestes barrières pour lutter contre la propagation du Covid-19, les indigènes ont conservé leur mode de vie en collectivité. Tapi est le cacique, le chef, du peuple Yawalapiti. Son père, Aritana, grand leader de la lutte indigène dans le Xingu, est mort en 2020 du Covid. Quand le Covid 19 est arrivé, on nous a dit qu’il fallait vivre séparés, mais ça n’a pas été possible. On ne peut pas mettre à mal notre organisation sociale, s’éloigner de notre famille. Ça n’a pas été facile d’adapter une règle qui venait de la ville à l’intérieur de nos villages », souligne Tapi. Dans ces régions reculées, l’accès aux soins de base est parfois très compliqué et les hôpitaux se trouvent à plusieurs heures de route. Aug 13, 2022 Espagne à Alcolea de Calatrava, un été plombé par l'inflation 000234 65778585023 5b68e11a-1a7d-11ed-bd1a-005056a97652 Elle a atteint son niveau record depuis 37 ans en Espagne. Elle se situe au-dessus de 10%, soit à un niveau comparable à celui de l'Algérie et du Nicaragua. Une récente étude montre que cette année, un quart des Espagnols ne pourront pas prendre de vacances. De notre correspondant, Nous nous trouvons devant un supermarché d’Alcolea de Calatrava. Un supermarché de l’entreprise Dia, le moins cher du coin. José Luis, 73 ans, touche une retraite de 387 euros par mois. Pour lui, chaque sou compte. Après avoir fait ses courses, il étudie méticuleusement son ticket de caisse. Depuis la dernière fois, je vois que beaucoup de choses ont augmenté de 10 centimes le lait, les biscuits, le poulet, la mayonnaise aussi... Enfin bref, presque tout. » Tous autour de lui disent peu ou prou la même chose les prix sont devenus vraiment chers, comme jamais. Les aliments de première nécessité, l’essence et le diesel deux fois plus onéreux qu’avant. José Luis dit qu’il pioche chaque mois dans les économies de toute une vie de sacrifices. Ici, dans cette grosse bourgade, on fait souvent partie de ces Espagnols qui prennent rarement des vacances. L’économie familiale étant ce qu’elle est, avec l’inflation galopante, ils sont de plus en plus nombreux à ne pas pouvoir partir en congés – un Espagnol sur quatre, selon les dernières statistiques officielles. Un taux d'inflation sous-estimé Diego est économiste, il ne croit absolument pas que l’inflation ne soit que de 10%. L’essence à elle seule est 50% plus chère. L’énergie, le panier de la ménagère, on a tous vu que cela a augmenté de 25% à 30%. Alors, je ne vois pas trop le rapport avec le chiffre officiel de l’inflation de 10%, car pour moi, c'est beaucoup plus, estime-t-il. Si on fait un calcul macro-économique, peut-être qu’on trouve un 10%, mais dans la réalité quotidienne, je vois une augmentation plus grande. », Pour Diego, il y a une explication à cette hausse de prix. À son avis, les autorités comblent le vide des dépenses faramineuses causées par le Covid. Sa femme Cristina, comme bien d’autres, pense que la classe politique s’en met plein les poches sur le dos des gens. Autour, les terrasses sont pleines, l’ambiance est plutôt à la gaité. Maria, professeure dans le secondaire, est persuadée que cette allégresse est temporaire Pour l’instant, les gens donnent priorité aux vacances. Y compris les gens qui n’ont pas les moyens et vivent au-dessus de leurs possibilités, constate Maria. Je connais quelqu’un qui a demandé un crédit pour ses vacances. Après deux ans de pandémie, les gens ont besoin de sortir. D’autant plus en Espagne où il y a une grande tradition de sortir, du contact social, c’est une nécessité. On verra bien en automne, c’est la philosophie générale de la plupart. » Comme le dit Maria, une fois les vacances passées, cela risque d’être bien plus difficile. Beaucoup avancent déjà qu’il leur faudra changer leurs habitudes et se serrer davantage encore la ceinture. ► À lire aussi Espagne l'inflation à son plus haut niveau depuis trente-sept ans Aug 12, 2022 Pakistan les cas d'insolation se multiplient à Jacobabad, ville la plus chaude du monde 000235 65666172369 db9e98a4-19b3-11ed-af57-005056bf762b Avec ses 220 millions d'habitants, le Pakistan est l’un des pays qui se trouvent sur la ligne de front du changement climatique. Le sud du pays fait face à des températures extrêmes. C'est là que se trouve Jacobabad. Plongés dans une extrême pauvreté, ses habitants doivent survivre à cette chaleur mortelle où les cas d’insolation se multiplient. À l’hôpital civil, le personnel médical fait de son mieux pour accueillir la population. Un homme âgé vient d’arriver aux urgences. Allongé sur un brancard, les yeux fermés, une main sur sa tête, il respire faiblement. Le docteur Soomro, médecin-chef du service des urgences, l'accueille Qu’est-ce qui vous arrive ? Avez-vous des vertiges ? Étiez-vous à l’extérieur ? Vous pensez avoir pu attraper un coup de chaud ? » Le vieil homme acquiesce mollement de la tête. Le diagnostic du docteur Soomro est sans appel l’homme souffre d’hyperthermie. Un mal qui prend de l’ampleur à Jacobabad. Nous avons de plus en plus de patients qui sont victimes d’insolation à cause de la chaleur. Ils ont les symptômes d’une gastro-entérite, ils ont des vomissements, de la fièvre, c’est très commun, explique le docteur Soomoro. Et en plus ici les conditions d’hygiène sont très mauvaises. Nous avons de nombreux cas de malaria dans cette région en plus de coups de chaleur dont les gens sont victimes. » La chaleur est ici étouffante, mais l’air est aussi très humide. Une épreuve pour le corps humain. Pour éviter l’insolation, chacun doit suivre certaines règles, explique le docteur Manzoor Soomro. Je conseille aux patients de ne pas aller à l’extérieur entre 11h et 16h. Je leur conseille de rester chez eux. Et s’ils doivent sortir, ils doivent se couvrir la tête pour se protéger du soleil. » Pauvreté et canicule extrêmes Seulement, Jacobabad cumule les difficultés. La ville est l’une des plus pauvres du Pakistan. Pour les travailleurs journaliers, il est impossible de renoncer au travail, qui permet de nourrir leur famille au jour le jour. Le docteur en est bien conscient, mais il insiste sur les précautions que chacun ici doit prendre. Au pic de la canicule en mai dernier, le thermostat affichait 51 degrés dans cette ville du Sindh, au sud du pays. Des températures record, conséquence du réchauffement de la planète. Les gens doivent faire très attention, ils ne doivent pas prendre à la légère ces chaleurs extrêmes, il faut que les gens qui travaillent sortent très tôt le matin, prévient le médecin. Les températures sont en train de changer, on voit que le climat se modifie. Et à Jacobabad, il n’y a aucun espace vert, il n’y a pas d’endroits à l’ombre, et cela est un énorme problème pour nous. » À l’hôpital, les patientes et les patients s’éventent avec des cartons plastifiés et des éventails en plastique. Dans certaines chambres, les ventilateurs sont en marche. Les quelques climatiseurs sont à l’arrêt, explique un employé de l'hôpital. Peu de climatiseurs fonctionnent ici à cause de l’absence d’électricité, des longues coupures de courant. Malheureusement, nous faisons face à de nombreuses difficultés. Avant, la vie n’était pas rose non plus, mais on travaillait dans de meilleures conditions que celles d’aujourd’hui. » Les coupures d’électricité durent en effet entre 6 et 12 heures dans la ville la plus chaude du monde. L’hôpital n’a pas les moyens de payer un générateur, à cause de la flambée des prix de l’essence dans le pays. Aug 11, 2022 À Gaza, la double pression sur les femmes palestiniennes 000223 65551441177 2e2f10a2-18f2-11ed-94ba-005056a97652 Détérioration des conditions politiques, de la situation économique, blocus depuis 15 ans, vie sous occupation. Être une femme palestinienne vivant à Gaza, c'est déjà vivre avec toutes ses contraintes. À ceci s'ajoute une culture patriarcale, des guerres qui s'enchaînent. C’est pour elles que la pression est la plus forte. Assise sur un banc sur le port de Gaza, Suheil Ashar regarde la mer avec ses enfants et son nouveau-né dans les bras. Avec la guerre, les jours précédents ont été très difficiles. Je suis restée enfermée, j’avais peur. Donc j’ai voulu venir ici pour me relaxer un peu. Pour moi, la mer, c’est l’endroit où je me change les idées, où je respire, où je me sens bien », confie-t-elle. En tant que mère, elle nous dit avoir une charge mentale supplémentaire à chaque fois que les bombardements reviennent sur l’enclave côtière. C’est elle la responsable de famille », celle qui s’assure qu’il y a assez à manger, que les enfants n’ont pas peur. À chaque bombardement, je leur parlais d’une voix plus douce, je chantais ou je faisais des petits jeux sonores pour qu’ils n’aient pas peur du son des explosions », raconte-t-elle encore. À Gaza, si les guerres affectent psychologiquement toute la population, les femmes sont celles qui en souffrent de manière disproportionnée. Ghada Khalifa, 62 ans, a vu sa maison réduite à l’état de gravats, et sa principale source d’argent – les trois petites échoppes qu’elle louait au rez-de-chaussée – partir en fumée. Je suis une femme âgée, j’élève mes fils, qui sont jeunes et ce sont des orphelins, j’ai déjà perdu mon mari. C’est moi qui les nourris. Maintenant, on est littéralement déplacés, nous n’avons plus de maison, nous sommes à la rue. Je voudrais juste une maison où nous pourrions être ensemble, quelque chose, implore-t-elle. Je n’ai pas pu me doucher depuis plusieurs jours, j’ai honte d’utiliser la salle de bain hors de chez moi. » Ses yeux s’humidifient. Elle parle du manque d’intimité, des efforts qu’elle fait pour appeler des proches et trouver où se reloger. Elle remercie Dieu de ne pas avoir été blessée. Car les blessures aussi ont des répercussions plus lourdes chez les femmes, explique Tamam Mohsen, directrice de plaidoyer pour le centre des droits de l’homme al Mezan On parle de société patriarcale ici, c’est typiquement ça je ne vois pas la société palestinienne comme égalitaire. Alors quand des femmes sont blessées, cela veut dire qu’elles ne peuvent plus assurer les rôles sociaux, les rôles de genre que l’on attend d’elles. Et c’est plus difficile aussi quand il s’agit de trouver un mari, de fonder une famille. Nous n’avons pas de chiffres précis, car ce n’est pas quelque chose sur lequel il y a des statistiques, mais nous pouvons l’imaginer on vit dans cette société et on le voit. » Parfois, l’impact est indirect à Gaza, précise Tamam Mohsen. Plus la situation humanitaire se détériore, et plus les violences domestiques sont en hausse. ► À lire aussi Opération militaire israélienne dans la bande de Gaza vers un cessez-le-feu? Aug 10, 2022 Guerre en Ukraine une identité mouvante pour les habitants d’Odessa 000234 65428911593 912569ea-1825-11ed-8f5f-005056bf762b En Ukraine, tous les regards se portent sur Odessa. Depuis le début de la guerre le 24 février dernier, la splendide ville de la mer Noire et son port font la convoitise du Kremlin, et dans le fracas de l’artillerie, se dessine une nouvelle identité pour les gens d’Odessa. La mer, Alexander Kirienko ne l’a pas vue pendant des mois. Et pour cause, il s’est engagé dans l’armée et est parti faire la guerre. Pour revêtir l’uniforme dans une unité où la majorité des soldats étaient originaires de Lviv et parlaient tous ukrainien, alors que durant toute sa vie, Alexander, lui, n’a parlé que le russe. En quatre mois, je me suis habitué à parler en ukrainien. J’avais une barrière psychologique, je n’arrivais pas à parler d’autres langues que celles que je connais, raconte Alexander. Mais les gars à l’armée m’ont dit "Vas-y, parle ukrainien, n’aie pas peur, si tu fais des fautes, on t’aidera". Maintenant, dans mon cercle de connaissances, beaucoup sont passés à l’ukrainien. Avant, en tout cas avant 2014, à Odessa, on n’entendait pas la langue ukrainienne. Aujourd’hui, dans les circonstances qu’on connait, beaucoup ont sauté le pas vers l’ukrainien. » Malgré les risques de bombardements, Yegor Terentiev met un point d’honneur à laisser ouverte la galerie d’art qu’il a ouverte juste avant la guerre. L’été dernier, sur une plage d’Odessa, ce photographe de 37 ans assistait encore au concert de Mumiy Troll, un groupe de rock russe mythique. Mais aujourd’hui, Yegor fait un blocage complet dès qu’il entend une chanson russe à la radio, le jeune homme éteint le poste. Pour lui, les mentalités sont en train de changer, de façon parfois inattendue. Je pense qu’au moins 80% des gens qui avaient des idées pro-russes ont changé leur point de vue. Par exemple, il y a quelques années, je sortais avec une fille, une actrice. Elle adorait Poutine, et elle ne le cachait pas, confie Yegor Terentiev. Elle avait beaucoup d’amis à Moscou, mais quand la guerre a commencé, elle a commencé à poster des photos de Zelensky ! Un jour, tu aimes quelque chose et le lendemain son contraire. » Tu es pour l’Ukraine ou tu es pour la Russie » Odessa comptait un million d’habitants avant la guerre. Elle était considérée comme la ville la plus multiculturelle d’Ukraine. Mais Odessa, c’est aussi un mythe historique, une ville créée au XVIIIe siècle sur les terres ukrainiennes par la Russie des tsars, une cité impériale, soviétique, marquée par la culture et la langue russe. Alexander Babich est historien de la ville. Il sait mieux que quiconque combien la culture russe a marqué la ville pendant 200 ans. Mais selon lui, les Odessites comprennent désormais que l’idée même de l’Empire russe ne peut exister sans la domination sur l’Ukraine Les Odessites ont compris dans leur chair ce que ça voulait dire le monde russe, lorsque dans la ville, des enfants ont été tués par des missiles. La guerre a fortement accentué cette sensation de noir et de blanc, celle d’un monde bipolaire tu es pour l’Ukraine ou tu es pour la Russie et il ne peut rien y avoir entre les deux. » Les Odessites sont en train de passer un cap psychologique très difficile et douloureux couper le cordon ombilical avec la Russie. Pour Alexander, l’identité d’Odessa est en train de muter, la ville voulue par l’impératrice Catherine II, berceau de la culture russe, fera désormais partie, corps et bien, d’une nouvelle culture nationale ukrainienne, cimentée par la guerre ► À lire aussi Guerre en Ukraine intenses combats dans le Donbass, des milliers de personnes prises en étau Aug 09, 2022 Allemagne l'heure est aux économies d’énergie 000223 65314321588 28eee802-175c-11ed-8cfa-005056a97652 Les Allemands ont peur du prochain hiver. La moitié des foyers se chauffent au gaz. Cela sera-t-il possible si les livraisons russes s’arrêtent ? Déjà les chauffages électriques mobiles se vendent comme des petits pains. La facture de chauffage pourra-t-elle être payée ? Une société de Cologne annonce par exemple un doublement des prix pour le premier octobre. L’heure est aux économies d’énergie. La société immobilière Vonovia qui possède 500 000 logements en Allemagne a annoncé récemment que, cet hiver, le chauffage serait réduit la nuit. Si on réduit les températures jusqu'à 17 degrés, entre 23h et 6h, on peut économiser jusqu'à 8% de l'énergie. Entre 6h du matin et jusqu'à 23h les appartements sont chauffés comme avant. » Le porte-parole de Vonovia, Tristan Hinseler, justifie la mesure de la société immobilière, et précise que l’eau chaude n’est pas concernée par cette décision. Les économies d’énergie doivent aussi éviter aux locataires de payer à l’arrivée des charges trop élevées. Le PDG de Vonovia a déclaré la semaine dernière que l’entreprise s’efforcerait de trouver des solutions pour les locataires en difficulté. Il a aussi demandé au gouvernement d’instaurer un moratoire pour éviter les résiliations de contrats. Et comment réagissent les locataires de Vonovia concernés par la baisse du chauffage la nuit l’hiver prochain ? Dietmar Maruska n’a aucun problème avec cette décision Je comprends cette mesure. Je n’ai pas besoin d’avoir un appartement surchauffé, surtout la nuit. Je ne comprends pas pourquoi ça fait débat. ». Johanna Reidt, plus âgée, est, quant à elle moins, emballée Je souhaite avoir dans mon appartement des températures agréables et c’est normalement plus de 22 degrés. Et si on réduit le chauffage à 17 degrés la nuit, c’est trop froid » ► À lire aussi Allemagne face à la crise énergétique, Berlin éteint la lumière des monuments La mesure de Vonovia ne provoque pas de levée de boucliers des organisations de défense des locataires, comme Reiner Wild de l’association Mieterverein de Berlin le confirme L’annonce de Vonovia est pour nous acceptable. Il existe aujourd’hui déjà une marge de manœuvre pour les propriétaires. Aujourd’hui déjà, il arrive souvent que le chauffage soit réduit à 18 degrés la nuit. Un degré de moins, ça ne pose pas de problème majeur. En revanche, les annonces de propriétaires de baisser sensiblement la température dans les appartements durant la journée ne sont pas légales » Quoi qu'il arrive, le montant des charges des locataires va sensiblement augmenter, avant tout pour le chauffage. Certains propriétaires proposent dès maintenant d’augmenter les versements mensuels pour éviter une mauvaise surprise à l'arrivée. Les associations de défense des locataires suggèrent également de mettre de l’argent de côté. Le gouvernement conseille aux particuliers de faire des économies sur le chauffage, la consommation d’eau ou d’électricité. Des mesures de soutien pour les plus modestes sont à attendre. ► À lire aussi Économies de gaz soulagement en Allemagne après l'accord à Bruxelles Aug 08, 2022 Le système de santé afghan mis à mal 000232 65198276764 5d4c1df6-166f-11ed-9f4a-005056a97652 L’hôpital Afghan-Japan » de Kaboul ne reçoit plus aucun fonds depuis plusieurs semaines. Les employés travaillent de façon bénévole dans l’établissement spécialisé dans les maladies infectieuses et dans la lutte contre le Covid-19. La situation de cette institution de santé publique en Afghanistan est révélatrice des défis du secteur de la santé en Afghanistan. Un système de santé fragilisé par 40 ans de guerre et qui dépend presque entièrement des bailleurs de fonds internationaux. Avec les sanctions internationales qui pèsent sur le pays depuis que les talibans ont pris le pouvoir il y a presque un an, le système de santé souffre plus que jamais d’un manque de moyens et d’une couverture de soins réduite. Certains établissements de santé ont fermé leurs portes, de nombreux employés médicaux ont démissionné ou quitté le pays, ce qui laisse un nombre réduit de travailleurs qui tentent de répondre aux urgences. L'hôpital afghan-japonais à Kaboul est spécialisé dans les maladies transmissibles. Doté de machines perfectionnées, il est devenu la référence dans la prise en charge des patients atteints du Covid-19. Les 20 lits de l’unité de soins intensifs sont tous occupés par des hommes et des femmes de tous âges. Le Dr. Noorali Nazarzai est le responsable Ces patients sont dans des états très critiques, leurs poumons se sont détériorés à 90-95%. Tout l'oxygène qui leur est donné l'est grâce à des respirateurs. S'il n'y avait pas ces machines, nous aurions perdu la plupart de ces patients. » Ce médecin ne sait pas s’il recevra son salaire à la fin du mois, car les caisses de l’hôpital sont vides. Le contrat de six mois que nous avions avec l’Organisation mondiale de la santé s’est achevé le 14 juillet, comme l’explique le directeur Tariq Ahmad Akbari. Ce contrat n’a pas été renouvelé. Ça nous plonge dans un état de panique et ça stresse tout notre personnel médical. » L’aide internationale finance presque à 100% les hôpitaux publics du pays. Mais la coordination et la communication entre le régime taliban et les gérants de l’aide internationale sont parfois compliquées, et ont des répercussions directes sur le système de santé. Cela fait un an que nous vivons avec ces tensions, avec le sentiment que tout peut arriver, poursuit Tariq Ahmad Akbari. Peut-être que du personnel sera licencié, ou que nos salaires seront baissés. » ► À lire aussi Afghanistan les femmes subissent les mariages contraints et les emprisonnements abusifs, selon Amnesty Sans les financements de la communauté internationale, le système de santé afghan s'effondrerait. De nombreux villages n’ont pas d’accès à un centre médical. Les cliniques mobiles du Croissant-Rouge afghan sont déployées dans plusieurs provinces. Nous suivons le Dr. Sultan Mohammad dans sa tournée dans le village de Shadkhana dans la province de Kaboul. Les consultations ont lieu au premier étage d'une échoppe en construction, des dizaines de femmes en burqa, sont assises à même le sol sur des nattes en plastique. Une femme J'ai une douleur dans mon œil. » Le médecin Est-ce qu’il est rouge ? » La femme Non, il est juste gonflé. » Le médecin Est-ce que je peux voir votre œil ? » La femme Non. » Le Dr. Sultan Mohammad explique Je ne suis pas autorisé à voir son visage selon la tradition locale, donc je ne peux pas voir son œil. À l'hôpital, nous pouvons examiner les femmes, mais pas ici. Je peux seulement lui donner des médicaments en fonction des symptômes qu’elle me décrit. » Près d’eux, un infirmier soigne un enfant âgé de 10 ans blessé à la jambe Un chien m’a mordu il y a trois jours. Il n’était pas attaché. Il s’est jeté sur moi et m’a mordu. » La clinique mobile passe trois jours tous les deux mois dans le village La plupart des gens n'ont pas les moyens d'aller à l'hôpital parce que c’est très loin, poursuit le Dr. Sultan Mohammad. Si notre équipe ne venait pas ici, alors ils auraient recours à certains remèdes traditionnels qui peuvent être dangereux. » Ce jour-là, 300 patients seront auscultés gratuitement à Shadkhana par les médecins du Croissant-Rouge afghan. ► À écouter En Jordanie, la vie cachée de la communauté LGBT+ Aug 07, 2022 En Jordanie, la vie cachée de la communauté LGBT+ 000232 65093880738 e527e0f6-15a8-11ed-878f-005056bf1351 Nous allons aujourd’hui en Jordanie, où malgré la décriminalisation de l’homosexualité il y a plus de 70 ans, les personnes LGBT+ restent stigmatisées et rejetées par la société. Face aux risques importants de précarité, beaucoup choisissent encore de garder le silence et de vivre cachés. Ils trouvent refuge dans des groupes d’entraides et associations officieuses. C’est sur son lieu de travail, dans les quartiers centraux de la capitale jordanienne, que Moe* [prénom modifié] accepte la tenue de cette interview. Ce Jordanien de 22 ans a choisi un lieu loin des regards de la société, où il peut parler librement de son homosexualité. Dans l’espace public, au contraire, il cache tout ce qui pourrait éveiller des soupçons C’est difficile, car je suis un garçon efféminé. Si je veux aller dans un lieu public, je sais comment je dois m’habiller pour devenir invisible, c'est-à-dire porter des couleurs plus masculines, plus foncées. Je me coiffe d’une manière différente. Car on peut nous frapper, nous tromper, nous harceler. Il faut être vigilant. » En Jordanie, l’homosexualité et la transidentité ne sont pourtant pas illégales. Mais dans les faits, les personnes LGBT+ font face à la stigmatisation. Comme Ghazal Sabbah, Jordanienne trans de 24 ans, en situation de précarité depuis l’annonce de sa transition Ma famille a su que j’étais trans et ils ont commencé à m’imposer des restrictions. Ils ont essayé de m’envoyer en Arabie saoudite, de me convertir. Ma mère m’a dit qu’il fallait me soigner, m’envoyer voir un chef religieux, donc j’ai dû fuir. J’ai eu des difficultés économiques, car je n’étais pas prête financièrement, donc j’ai dû aller vivre chez un ami, puis un autre avant d’être à la rue pendant quelques jours. » ► À lire aussi Liban les droits de la communauté LGBT+ de plus en plus menacés C’est grâce à l’action de la communauté LGBT+ que Ghazal Sabbah est hébergée. À Amman, des réseaux d’entraide officieux se développent dans les bars, cafés et soirées privées Au début, j'ai cru qu’il n’y avait pas de communauté, mais tous les jours, je trouve de nouvelles personnes, des événements pro-LGBT. Il n’y a pas de réseaux officiels, tout se fait grâce aux connexions. Je connais quelques personnes qui me font parvenir sur les lieux. Eux-mêmes connaissent les propriétaires. Ils m’en parlent puis j’en parle à mes amis. Voici comment la communauté s’informe. » Mis à part ces réseaux, les soutiens à la communauté LGBT+ sont rares en Jordanie. Car peu d’organisations sont en mesure d’aider ouvertement les personnes concernées, comme l’explique cette représentante d’une association locale, qui préfère garder l’anonymat La plupart des ONG préfèrent travailler avec d’autres populations à cause du regard de la société sur la communauté LGBTQI. Nous devons prendre des précautions sur ce que nous faisons, nos activités et évènements. Nous ne mentionnons pas la communauté LGBTQI sur notre site internet sur Facebook, Twitter ou TikTok. Nous ne pouvons pas dire que nous les soutenons, que nous les aidons, car c’est encore un tabou ici en Jordanie. » Les autorités jordaniennes censurent régulièrement les événements et représentations LGBT+, jugés immoraux et indécents. ► À lire aussi Turquie des arrestations lors de la marche des fiertés interdite à Istanbul Aug 06, 2022 Festival Innu Nikamu au Québec affirmation de l'identité autochtone 000253 64974609206 bb74f358-14fd-11ed-b502-005056bf1351 Cela fait maintenant 38 ans que le festival Innu Nikamu a lieu dans une communauté autochtone de l’est du Québec, à près de 12h de route de Montréal. C’est le plus grand rassemblement d’artistes des différentes nations. Symboliquement, il se déroule sur le site de l’ancien pensionnat de Maillotenam, exactement là où les enfants arrachés à leurs familles étaient scolarisés de force pour tuer l’Indien en eux. Après deux ans d’arrêt dû à la pandémie, les groupes et chanteurs reviennent en force. De notre correspondante au Québec, Innu Nikamu » ce cri de ralliement du festival, qui veut dire je chante » en innu, sonne comme un cri de résistance face à tous ceux qui ont tenté d’éradiquer la culture autochtone dans ce coin du Québec. Cette édition mise particulièrement sur les femmes et les nouveaux artistes, dans un joyeux mélange. Mélange des cultures aussi avec le spectacle d’Oktoecho qui regroupe sur scène des musiciens et instruments de culture arabe, autochtone, des chants de gorge inuit. Médusé, le public, regarde un derviche tourneur danser aux côtés d’une jeune fille innu en habit traditionnel. Blues, rap, rock, folk se conjuguent, avec un dénominateur commun, témoigner de sa fierté autochtone comme Yvan Boivin, Atikamekw. Quand j’étais jeune, c'était mon rêve de venir ici... Ils ont aimé ma vulnérabilité dans mon art. » Ce festival, unique en son genre, doit beaucoup à la volonté de musiciens et d’habitants de la communauté de Mailotenam de se donner un espace de liberté pour affirmer leur identité. Comme Florent Vollant, de Kashtin, un des premiers groupes autochtones très connu dans les années 1990, toujours impliqué dans la musique Quand ce sont des autochtones qui gagnent leur vie à faire de la musique en autochtone, c’est ça que je veux… Être vu, être entendu, c’est ce que je souhaite. » Face à la scène, les enfants courent, les mamies discutent, et le public apprécie la musique, à l’image de cette spectatrice Moi, j'adore le rassemblement, c’est joyeux... C’est ça que j’adore, moi. » Le Festival Innu Nikamu se poursuit jusqu’au 6 août 2022. Aug 05, 2022 Lois sur les drogues l'Asie du Sud-Est à la croisée des chemins 000235 64859904196 30ca05e0-143a-11ed-80ab-005056a97652 L’Asie du Sud-Est est une région du monde connue pour sa sévérité en matière de pénalisation de la consommation et du trafic de drogue. Mais l’année 2022 est pleine de surprises, avec une légalisation du cannabis en Thaïlande, des débats en cours en Indonésie et en Malaisie pour autoriser le CBD ou le cannabis thérapeutique, des démarches juridiques en Malaisie pour renoncer à la peine de mort obligatoire pour les trafiquants de drogue... Au beau milieu de cette vague progressiste, un pays persiste dans sa vision draconienne Singapour, où rien que cette semaine, quatre hommes doivent être pendus pour trafic de drogue. De notre correspondante en Malaisie, Il est un homme en Malaisie qui scrute de très près le débat autour du cannabis dans son pays. Yasin Sulaiman était un célèbre chanteur, connu notamment pour avoir osé parlé de ses problèmes de santé mentale. Il est aujourd’hui derrière les barreaux pour possession de marijuana. Son avocat Yusmadi Yusoff est déjà parvenu à lui faire éviter la peine de mort, mais il ne compte pas s’arrêter là avec ce client qu’il considère avant tout comme une personne malade. La drogue, c'est un sujet souvent tabou, négatif, d’autant plus dans une société conservatrice comme ici, mais aujourd’hui Yasin est plutôt perçu comme une victime. Les gens ont suivi son parcours, l’ont vu tâcher de rester positif malgré ses problèmes mentaux, et beaucoup se disent aujourd’hui 'il faut l’aider', » explique l'avocat, et dans les faits par exemple, on a vu que la cagnotte pour l’aider à payer ses frais juridiques a été très rapide, et à chaque fois que j’ai déjà dû le défendre au tribunal, des gens d’horizons idéologiques très différents sont venus le soutenir. Donc, je me dis que je ne peux pas seulement défendre ce cas sur le plan légal, je dois aller plus loin, le considérer comme une affaire qui parle de droits de l’homme, et encore plus loin, en tâchant peut-être d’influer un changement dans les régulations, et si j’y arrive, même, à faire changer la loi. » Changer la loi, c’est justement ce qui est advenu en Thaïlande voisine, où il est désormais possible de cultiver, vendre et consommer dans des produits alimentaires le cannabis. Un revirement assez soudain dans ce pays qui a vu par le passé les autorités déclarer des guerres très brutales contre les drogues, mais qui a également, dans sa culture, toujours connu le cannabis, rappelle Gloria Lai, directrice Asie de l’International Drug Policy Consortium. Aujourd’hui, on ne parle pas de drogue en général, mais de cannabis, et beaucoup de gens sont prêts à faire une exception pour le cannabis qu’ils ne feraient pas, par exemple, pour d’autres drogues qui restent illégales comme la méthamphétamine », affirme Gloria Lai, car en fait, le cannabis ici, beaucoup de communautés le connaissent bien, pas seulement en Thaïlande, mais aussi en Malaisie, en Indonésie... C’était utilisé traditionnellement comme un médicament, et en Thaïlande, beaucoup de personnes vous disent que dans leur enfance, leur grand-mère préparaient des soupes de nouilles au poulet aromatisé aux feuilles de cannabis. » Des soupes auxquelles ne devront pas goûter les Singapouriens en vacances sur les plages thaïlandaises. Les autorités de Singapour, qui ont planifié la pendaison de dix hommes condamnés pour trafic de drogue en trois mois, ont averti leurs citoyens des tests d’urine peuvent être pratiqués pour les voyageurs rentrant de l’étranger afin de vérifier qu’ils n’aient pas pris de drogues. Aug 04, 2022
se dit d un ticket payer à moitié prix